Eglise Saint-Liébault d’Estissac

Église Saint-Liébault d’Estissac

AU FIL DU TEMPS

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Bien ancrée au centre-bourg depuis des siècles, la jolie église Saint-Liébault d’Estissac dresse sa silhouette sobre et élégante aux regards bienveillants des habitants.

Cet édifice patrimonial construit au XIIe siècle n’est pas seulement un monument religieux, il fait partie intégrante de notre paysage. En effet, devenue propriété de la commune d’Estissac, suite à la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Églises et de l’État*(1), l’église Saint-Liébault est un fragment de l’âme de notre centre-bourg.
Mais notre église a nécessité d’importants travaux.
La charpente et la couverture demandaient une restauration urgente afin d’assurer l’étanchéité et la bonne conservation du bâtiment (toiture en mauvais état et des infiltrations d’eau endommageant la charpente). L’ensemble des sablières, chevrons et blochets à été changé. Aussi, les installations électriques ont également été sécurisées.
La restauration de l’église Saint-Liébault, bâtiment le plus ancien de la commune, a permis de réparer les désordres du temps et d’assurer sa pérennité.

Le coût total des travaux s’est élevé à 687 328,61 € TTC, un budget conséquent pour une commune rurale. Malgré les aides publiques, le reste à financer était encore très élevé.
C’est pourquoi une convention entre la Fondation du patrimoine et la municipalité a été signée le 22 décembre 2020, afin d’ouvrir une souscription.


La Fondation du patrimoine apporte une aide financière complémentaire à notre commune car nous avons réussit à susciter une mobilisation populaire exemplaire autour de ce projet de restauration.
Pour y prétendre, les dons de cette souscription devaient atteindre 5% du montant des travaux toutes taxes. La souscription reste ouverte jusqu’à la fin de l’année 2024.

Retrouvez tous les détails sur le site de la souscription de l’église et le site de la Fondation du patrimoine :

Nous remercions par avance, tous ceux qui, par leurs dons, permettront la réalisation de cette opération de sauvegarde.
Conservons la mémoire des bâtisseurs et de leur savoir-faire. Sans vous, rien n’est possible !
Ensemble mobilisons-nous. L’église Saint-Liébault est notre patrimoine commun, chargé de foi, de culture, de souvenirs, de rassemblements heureux ou tristes. Elle est l’édifice qui témoigne du temps qui passe.


HISTORIQUE DU MONUMENT

Extrait de l’étude réalisée par Aurélie LOUIS, Graphein Patrimonia et Mathieu BATY, architecte du patrimoine.

Dans le cadre de la restauration de l’église
Avis d’appel public à la concurrence marché public de travaux, le 12 octobre 2020.

Cet édifice du XIIe siècle, sous le vocable de saint Liébault est remanié au XVIe siècle et reconstruit au XVIIIe siècle. Il est non protégé au titre des Monuments historiques.
Plan de type halle sans transept, ce monument fait partie des églises du Pays d’Othe reconstruites ou remaniées vers la moitié du XVIIIe siècle :

soit parce qu’elles sont tombées de vétusté ;
soit parce qu’elles sont trop petites pour accueillir les fidèles, comme à Prugny vers 1743, Vauchassis vers 1750-60 ou Estissac à partir de 1744.

Leurs particularités viennent de leur forme :

– Élévation extérieure caractérisée par :

une nef de 4 travées flanquée de bas-côtés avec clefs de voûtes ornées de blasons ;
et de collatéraux de même hauteur ;
un clocher-porche en façade
une toiture à l’impériale.

On remarque sur le tympan du fronton, un parchemin développé sans aucune inscription. En dessous des abat-sons, une guirlande de feuilles de chênes, symbole de la force, de la puissance mais aussi des vertus civiques, entoure l’emplacement de l’ancienne horloge.
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– Élévation intérieure caractérisée par :

des colonnes massives à imitation à l’Antique ;
voûtée d’arêtes et dépourvues de transept.

Plan de l’église d’Estissac daté du 15 février 1745

Ce plan nous montre un édifice bien différent de celui du début du XIXe siècle, avant les grandes transformations entreprises au cours du XVIIIe siècle. Le cimetière était contigu à l’église jusqu’à son transfert en 1830. Il y a encore la trace de la petite porte donnant accès au cimetière sur le mur extérieur de la 3ème travée de la face Nord près de la fenêtre.
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Le curé est décimateur pour les deux-tiers et le duc d’Estissac pour le dernier tiers. La répartition du financement des travaux rend la lecture des programmes de restauration assez complexe.
Les seigneurs d’Estissac ont largement contribué à l’embellissement de l’édifice cultuel. La famille de Courcelles a participé à l’agrandissement de l’église à la fin du XVe siècle en y ajoutant une partie des bas-côtés. Les armes de cette famille sont présentes sur la clef de voûte de la troisième travée au Nord (Armes. De gueules à trois croissants d’or).
La communauté d’habitants participe elle aussi aux réparations d’une façon originale. Elle a pris l’habitude d’englober dans les devis l’ensemble des bâtiments
communaux à sa charge, à savoir la réfection des ponts et chaussées, les deux maisons d’école, les deux presbytères et les deux églises (Estissac et Thuisy). Il en sera ainsi tout au long du XIXe siècle.
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Transformation de l’édifice à partir de 1744

L’édifice va subir d’importantes transformations au cours du XVIIIe siècle. La tour du clocher risquait de s’effondrer et les voûtes de l’église s’écartaient dangereusement.
Le doyen-curé M. Chèvre de la Charmotte rapporte dans ses Mémoires rédigés en 1782 que «l’église qui n’était encore qu’un vaisseau irrégulier a été très bien réparée et augmentée dans ce siècle».
Aujourd’hui, on pénètre dans l’église par une grande baie cintrée et en descendant cinq marches par suite de l’exhaussement successif du sol de la place publique et des rues adjacentes.
La partie la plus ancienne est l’actuelle sacristie qui a conservé son caractère architectural du XIIIe siècle.

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Pour payer la reconstruction, la communauté d’habitants a utilisé un legs provenant de Monseigneur le duc de Coislin (frère de la femme du seigneur d’Estissac, le chancelier Séguier), évêque de Metz décédé en 1732.

Le XIXe siècle est marqué par des travaux d’aménagements intérieurs (entre 1859 et 1865) et d’entretiens ponctuels (maçonnerie et couverture en 1824, 1827, 1835, 1853-55, 1877) sans une véritable politique de programme de restauration dans un climat de tensions entre les habitants d’Estissac et de Thuisy.

Les travaux de 1818 sont à mettre en corrélation avec le cantonnement des troupes bavaroises à Estissac en octobre 1815.

En 1831 la première sacristie est humide, M. Bert architecte du département en construit une autre au pied de la tour au Sud pour répondre aux besoins du culte.

En 1850, une petite sacristie latérale construite en 1829 par le curé Lejeune est détruite.

En 1881-84, le local à pompe à incendie adossé à l’église est transféré.

Les travaux de 1886-87 sont les derniers recensés au XIXe siècle. L’ensemble des corps et métiers du bâtiment sont sollicités. C’est une commission municipale qui dresse le devis et non un architecte.

Les XXe et XXIe siècles sont marqués par des travaux ponctuels. Beaucoup de projets n’ont pas abouti. L’église est en bon état et bien entretenue parce que le curé pourvoit aux réparations d’entretien avec les ressources ordinaires de l’église.

En 1952, le conseil municipal accepte de faire des travaux de la couverture avec un secours de 220 000 francs représentant la quote-part des paroissiens.

Il n’y a plus de travaux jusqu’en 1991 (reprise du clocher pour sa mise hors d’eau complète et des couvertures à divers endroits), puis entre 1997-99 suite à l’apparition de fuites au niveau de la couverture.

Depuis les années 2000, des travaux sur la toiture (2003 et 2006) et sur la sacristie (2004) sont programmés. Des travaux de zinguerie en 2011 sont les derniers recensés.

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  • Photos de trois verrières :
    • 1 Présentation de Jésus au Temple. Signé Virot
    • 2 Jésus guérissant les malades et les infirmes
    • 3 Jésus bénissant les petits enfants. Barbier & Hugo 1862

Travaux d’embellissement intérieurs entre 1859 et 1865

Ces travaux ont été entrepris grâce aux dons des paroissiens pour un montant entre 6 000 à 7 000 francs.
• pose d’un carrelage dans les deux croisillons faisant face à la porte principale
et d’un dallage dans la nef principale, le chœur et les deux chapelles.
• installation de cinq verrières.

Représentation de figures d’apôtres peintes à la détrempe et exécutées par M. Andreazi sur les murs de clôture des bas-côtés entre les baies.

En 1858, Auguste Barbier, peintre décorateur doreur demeurant à Troyes, s’engage envers M. l’abbé Labranche (curé-doyen d’Estissac) à exécuter des peintures murales pour la décoration des voûtes, ogives et arcs formerets dans le sanctuaire et le chœur de l’église. Ces peintures complètent les travaux de décoration et dorure des trois autels et de leurs retables. Ces fresques ont été dissimulées entre 1965 et 1967.

Intérieur de l’église après 1965-1967
Ce qu’il reste aujourd’hui de la décoration.

L’église Saint-Liébault livre ses secrets.

Notre église recèle des trésors patrimoniaux classés
au titre des Monuments Historiques.


Petit aperçu…

L’Éducation de la Vierge

On y voit sainte Anne faisant lire la sainte Vierge. Sur le bord du manteau de sainte Anne, on lit, en caractère du XIVe siècle (Ave Maria, gracia plena). Sculpture en calcaire, peinte, polychrome, dorée, argentée du XVIe siècle. Un nettoyage complet de ce chef d’œuvre du XVIe siècle a été effectué en avril 2021 par Florence Godinot, restauratrice du patrimoine d’État.

ÇA SE PASSAIT EN 1975

Depuis plus d’une génération, l’horloge ne fonctionnait plus et les cloches émettaient un son très sinistre. Le maire, M. BOUDIN et son conseil décident de refondre deux des trois cloches de l’église Saint-Liébault (la petite et la moyenne sont fêlées). Leur bénédiction a lieu dans l’été par l’abbé Maurice BÉCARD.
La première cloche d’un poids de 640 kg en fa dièse, est fondue sous la mandature de M. DUMANCHIN en 1839 et elle a pour parrain M. COSTEL, notaire et pour marraine Mme MIMEY, épouse de M. DEVERTU, chirurgien.
La deuxième cloche en sol dièse pèse 450 kg. Fabriquée aussi en 1839, elle a comme parrain M. GILLIER et sa marraine Mme HUGUENOT épouse CHANTECLAIR.
C’est en 1975 que la vieille horloge est électrifiée et que deux cadrans sont remontés au-dessus des abat-sons des faces sud et ouest du clocher. Chaque heure est enfin marquée par une sonnerie harmonieuse.


*(1) Pour aller plus loin…

Explications pour bien comprendre la loi du 9 décembre 1905 de la séparation des Églises et de l’État avec cet exemple : “Les églises communales, VADE-MECUM POUR LE DIOCÈSE DE LANGRES

>Retrouvez L’Ensemble paroissial d’Estissac sur sa page dédiée.

>Et pour aller plus loin : L’Inventaire Général du Patrimoine Culturel Grand-Est